A Espiral do Silêncio: Conflito e Geoestratégia em Torno do Sangue Azul na Tríplice Fronteira

Abstract

This dissertation examines, through the lens of critical political geography, the geostrategic conflicts surrounding water governance in the Triple Frontier (Argentina, Brazil, and Paraguay), a region where water resources go beyond their ecological role to become vectors of power, contention, and capital accumulation. Assuming the relationship between the state, territory, and hydropolitics is inherently uneven, it argues that water management in this transboundary space is characterized by a "spiral of silence": a process in which the sidelining of local voices, normative fragmentation, and the dominance of economic actors consolidate an exclusionary governance, legitimizing the commodification of water ("blue gold") to the detriment of socio-environmental rights, consequently creating territories of fear. The analysis reveals that the absence of an effective cooperative framework between national states, replaced by overlapping legislations and divergent geopolitical agendas, exacerbates historical tensions, deepening territorial inequalities. Private appropriation of water, linked to discourses of "scarcity" and "efficiency", operates as a mechanism of water necropolitics, where peripheral populations are systematically deprived of access. On the other hand, the resistance of social movements and local communities highlights the emergence of counter-narratives demanding water justice and decision-making participation. It concludes that ideal governance in the region will only be achievable through the decolonization of water power structures, the integration of traditional knowledge, and the adoption of a post-extractivist paradigm. This work not only problematizes the geopolitics of water in Latin America with special focus on the Triple Frontier territories, but also challenges conventional academia by proposing a border epistemology, capable of articulating territorial critique, political ecology, and decoloniality in the analysis of socio-environmental conflicts.

Esta tesis examina, desde la perspectiva de la geografía política crítica, los conflictos geoestratégicos en torno a la gobernanza del agua en la Triple Frontera (Argentina, Brasil y Paraguay), región donde los recursos hídricos trascienden su función ecológica para transformarse en vectores de poder, disputa y acumulación capitalista. Partiendo del supuesto de que la relación entre Estado, territorio e hidropolítica es intrínsecamente asimétrica, se argumenta que la gestión de las aguas en este espacio transfronterizo está marcada por una "espiral del silencio": un proceso en el cual la marginación de voces locales, la fragmentación normativa y la hegemonía de actores económicos consolidan una gobernanza excluyente, legitimando la mercantilización del agua ("sangre azul") en detrimento de derechos socioambientales y consecuentemente creando los territorios del miedo. El análisis revela que la ausencia de un marco cooperativo efectivo entre los Estados nacionales, sustituido por legislaciones superpuestas y agendas geopolíticas divergentes, agrava tensiones históricas, profundizando desigualdades territoriales. La apropiación privada del agua, articulada a discursos de "escasez" y "eficiencia", opera como mecanismo de necropolítica hídrica, donde poblaciones periféricas son sistemáticamente privadas de acceso. Por otro lado, la resistencia de movimientos sociales y comunidades locales evidencia la emergencia de contranarrativas que demandan justicia hídrica y participación decisoria. Se concluye que la gobernanza idealizada en la región solo será viable mediante la descolonización de las estructuras de poder hídrico, la integración de saberes tradicionales y la adopción de un paradigma post-extractivista. Este trabajo no solo problematiza la geopolítica del agua en América Latina, con especial atención a los territorios de la Triple Frontera, sino que también desafía el academicismo convencional al proponer una epistemología fronteriza, capaz de articular crítica territorial, ecología política y decolonialidad en el análisis de conflictos socioambientales.

Cette thèse examine, dans une perspective de géographie politique critique, les conflits géostratégiques liés à la gouvernance de l'eau dans la Triple Frontière (Argentine, Brésil et Paraguay). Dans cette région, les ressources hydriques dépassent leur fonction écologique pour devenir des vecteurs de pouvoir, de contestation et d'accumulation capitaliste. En partant du postulat que la relation entre l'État, le territoire et l'hydropolitique est intrinsèquement asymétrique, l'argument est que la gestion des eaux dans cet espace transfrontalier est caractérisée par une "spirale du silence": un processus où la marginalisation des voix locales, la fragmentation normative et l'hégémonie des acteurs économiques consolident une gouvernance exclusive, légitimant la marchandisation de l'eau ("sang bleu") au détriment des droits socio-environnementaux, créant ainsi des territoires de la peur. L'analyse révèle que l'absence d'un cadre de coopération efficace entre les États nationaux, remplacé par des législations superposées et des agendas géopolitiques divergents, aggrave les tensions historiques, creusant les inégalités territoriales. L'appropriation privée de l'eau, articulée à des discours de "pénurie" et d'"efficacité", opère comme un mécanisme de nécropolitique hydrique, où les populations périphériques sont systématiquement privées d'accès. Par ailleurs, la résistance des mouvements sociaux et des communautés locales met en évidence l'émergence de contre-narratives qui revendiquent la justice hydrique et la participation à la prise de décision. On conclut que la gouvernance idéalisée dans la région ne sera viable qu'à travers la décolonisation des structures de pouvoir hydrique, l'intégration des savoirs traditionnels et l'adoption d'un paradigme post-extractiviste. Ce travail ne fait pas que questionner la géopolitique de l'eau en Amérique latine, en se concentrant sur les territoires de la Triple Frontière, mais il défie également l'académisme conventionnel en proposant une épistémologie frontalière, capable d'articuler la critique territoriale, l'écologie politique et la décolonialité dans l'analyse des conflits socio-environnementaux.