ENTRE SENEGAL E MOÇAMBIQUE: a poligamia em Uma carta tão longa, de Mariama Bâ, e em Niketche: uma história de poligamia, de Paulina Chiziane

Abstract

Cette recherche vise à analyser la polygamie dans deux romans africains contemporains, à sa-voir Une si longue lettre (2023) de la Sénégalaise Mariama Bâ et Niketche: une histoire de polygamie (2021) de la Mozambicaine Paulina Chiziane. Ce travail part de l'hypothèse selon laquelle les religions et les traditions culturelles africaines subordonnent les femmes, en se con-centrant particulièrement sur les Mozambicaines et les Sénégalaises. Dans les deux récits, la polygamie émerge comme un point central. Ainsi, Paulina Chiziane et Mariama Bâ dénoncent de manière incisive les conditions de vie des femmes dans leurs pays, marquées par le patriarcat et le machisme. Bien que la polygamie soit une tradition culturelle ancienne sur le continent africain, en raison de la culture africaine traditionnelle, avec l'expansion de la religion islamique à partir du VII siècle, elle est également devenue une question religieuse, renforçant encore davantage sa pratique. Cependant, la combinaison de ces deux traditions – culturelle et religi-euse – comme le problématisent les oeuvres littéraires en question, a favorisé la pratique de la polygamie, non seulement au Sénégal sous l’influence de l’islam, mais aussi à travers la culture au Mozambique. Le cadre théorique qui soutient cette discussion est principalement composé des oeuvres suivantes : Histoire et culture africaine et afro-brésilienne de Nei Lopes (2008), Histoire générale de l'Afrique d'Amadou Hampâté Bâ (2010), Le monde musulman de Peter Demant (2013), Eduquer l’homme pour vaincre la guerre, créer une nouvelle société et déve-lopper la patrie de Samora Machel (1977), De la diaspora: identités et médiations culturelles de Stuart Hall (2003), L’invention des femmes d’Oyěwùmí Oyèrónké (2021), Les subalternes peuvent-elles parler ? de Gayatri Chakravorty Spivak (2010), Théorie et critique littéraire fé-ministe de Thomas Bonnici (2007), et L’invention de l’Afrique: gnose, philosophie et ordre du savoir de Valentin Mudimbe (2013). Enfin, cette recherche s’avère pertinente, car au-delà de mettre en lumière les violences subies par les femmes africaines au sein de discours patriarcaux rétrogrades et despotiques, elle mise sur la littérature comme un levier d’émancipation.